tournage des boustifs pour les minutes du royaume sorbetin sous la neige
Production indépendante,  SERIE TV

On croit toujours: la deuxième fois ce sera plus facile

Pourquoi ? Sans doute parce qu’on pense pouvoir prendre ses aises, après tout, on l’a déjà expérimenté une première fois… Oui ce sera plus facile, mais c’est faux ! En réalité, ce n’est pas plus facile, c’est différent. Le curseur de stress se déplace ailleurs.

Relax… enfin, en théorie.

Le 4 avril 2025, on terminait le premier tournage des Minutes du Royaume… si vous ne l’avez pas encore lu, je vous le raconte ici. Les jours qui ont suivi, pour être honnête, on était assez détendus, parce que dans l’absolu on avait deux mois pour préparer le tournage suivant prévu le 6 juin.

Mais en réalité, on avait juste oublié les vacances de Pâques, le salon fantastique et mes cours de cinéma à l’EFREI… si bien que nous n’avons pu nous pencher sur le nouveau tournage seulement fin avril… avec un constat désespérant : on avait deux épisodes boiteux sur le trio des boustifs et pas mieux sur celui des sorciers, pas de comédiens, ni costumes et qu’on le veuille ou non, on allait devoir faire avec les ponts du mois de Mai.

A l’origine, le tournage de Juin devait être celui du trio des sorciers, mais aux vues des disponibilités de nos comédiens-sorciers, on a changé notre fusil d’épaule : ce serait les boustifs (nos hobbits du kingdom)…

Avec deux épisodes au stade de grand draft et un seul comédien validé (Régis Chaussard, toujours fidèle à notre team depuis toutes ces années – il a tout de même joué dans mon tout premier court-métrage La dépression du Hamster ), on n’était clairement pas dans la meilleure des situations pour tourner à la date prévue…

C’était plus facile ? Pas tant que ça, en fait !


ça, c’était le 4 mai donc et nous avions tout juste 4 semaines pour avoir

  • 9 à 10 épisodes de prêt (en écriture),
  • trouver deux jeunes boustifs,
  • une équipe technique,
  • des costumes,
  • des décors, des accessoires
  • et éventuellement me préparer aussi en tant que réal avec un découpage technique …

Encore une fois, ça n’a pas été facile, mais on l’a fait ! Vous voulez savoir comment ?

Où était le curseur de stress cette fois-ci ?

Dans l’écriture des épisodes, oui.

Contrairement au trio des humains, nous n’avions aucun personnage en tête, ni de trame d’intrigue définie au préalable. Il nous fallait tout inventer en quinze jours.

Carte postale de Fröst'y's les Geal  au royaume de la louche perdue

La seule chose que nous avions validée, c’était que tout se passerait dans l’auberge de Fröst’ys’les geäls, au beau milieu de la banquise, là où se retrouverait notre trio. Nous avions aussi une contrainte narrative essentielle: leurs aventures épiques seraient presque toutes en Off et l’auberge serait leur refuge et leur point de retour systématique après leurs aventures. Une contrainte imposée essentiellement par des raisons budgétaires, comme vous l’avez bien compris.

Dans ce contexte, comment transformer ces discussions de comptoir en aventure épique ? Comment rendre attachant des personnages qui étaient encore tellement flous dans nos têtes que nous n’étions même pas d’accord sur leurs prénoms ?

Comment rattacher leurs petites histoires à la grande histoire du royaume, dans des épisodes courts, bouclés et que l’on souhaitait visionnables dans n’importe quel ordre ?

Il nous fallait assurer une cohérence dans leurs actions, leurs dialogues, alors que nous étions encore en pleine construction de personnages. Chaque fois que l’un des trois commençait à s’affirmer, cela nous forçait à réfléchir à nouveau à la structure même de l’épisode et à la dynamique même du trio.

Mais, au final, comme vous le découvrirez plus tard, nous ne nous sommes pas limités à un unique décor, ni à des aventures épiques en off et cela sans doute pour le plus grand bien du Royaume !

Timeline verticale des différentes étapes d'écriture écriture pour les épisodes boustifs des Minutes du Royaume

Dans une chasse aux accessoires, aussi.

Tourner sur fond vert, est-ce que cela dispense pour autant de se prendre la tête avec le décor ? La réponse est non ! Parce que, pour que l’intégration en post production des comédiens soit la plus réaliste possible, plus les éléments de jeu sont réels, plus ce sera crédible.

Autant vous dire : la reine sur son balcon (pour les premiers épisodes), en matière d’accessoires, c’était franchement « easy » en comparaison de cette auberge boustife. Après avoir appelé mon chef déco-accessoiriste préféré, en tournage à Tahiti, je me retrouvais avec une liste longue comme le bras d’éléments à trouver, avec un budget minuscule, un délai très court et une contrainte d’univers impossible à ignorer.

une table d’auberge ouimais en bois de chêne vieilli, et campagnarde, pas trop grande ( vue la taille du studio) et pas chère.
des pintes de bièresoui mais pas en verre (fond vert oblige), donc en étain ou en céramique, sans marque, et pas chères…
des ustensiles de cuisine ouimais uniquement en bois, usagés si possible…
un tonneau de bière de vin / bièreoui mais gratuit
un sac à dos boustif en fourrureouimais comment ?
des paniersoui mais gratuit
des tourtes cramées, du ragoût, un rocher, de la neige …

Je vous épargne l’intégralité de mon dépouillement. S’en est suivie une chasse aux accessoires dans tout Paris et alentours, un aller-retour en Sarthe (avec l’idée aussi de récupérer des costumes, hein ?), la recherche de perruques et des Grands travaux manuels à la maison (couture, bricolage, peinture…), d’ailleurs si vous voulez voir comment le sac à dos de Melba a été conçu, c’est par ici . Tout ça, en poursuivant bien entendu l’écriture des scénarii, la préparation des effets spéciaux, les répétitions avec les comédiens, les essayages costumes…

Sans compter, la cuisson de tourtes cramées – destinée au jeu, à 3 heures du matin, la veille du tournage, avec l’alarme incendie qui manque de se déclencher dans l’appartement à cause de la quantité de fumée dégagée !!!!

sac à dos boustifs fait maison
Le sac à dos boustifs fait maison, vous voulez en savoir plus c’est par ici
Répétition avec les 3 comédiens boustifs des minutes du royaume : Eleonore Allard, Vincent Blin et Régis Chaussard
Répétition comédiens : Eleonore Allard, Vincent Blin et Régis Chaussard
tournage en studio avec les boustifs et le tonneau
Tournage des boustifs – Les minutes du royaume

Avec une équipe (presque) multipliée par 4.

Notre premier tournage des Minutes du royaume, c’était nous trois : Pascal, David et moi, bref, la PT Team, le trio originel, avec l’adjonction de Banshee pour le maquillage en début d’après-midi.

Avec les boustifs, on repartait sur un format « moins moultipass ». Nous n’étions plus les comédiens, nous avions un chef op (merci Selim), un data wrangler armé de son mètre et de son appareil photo pour recueillir toutes les infos pour les effets spéciaux (merci à Nathan, venu au tournage, alors qu’il est plutôt derrière son ordi d’habitude à faire de la simulation 3D), une maquilleuse SFX (banshee again !), une perruquière (Elsa) et nos trois formidables boustifs (aka Eléonore Allard, Vincent Blin et Régis Chaussard).

Ce que ça changeait ?

Pour moi ? Hé bien, c’est vrai, je n’étais plus à la fois devant et derrière la caméra, à jouer, filmer, diriger, faire mes raccords maquillage et coiffure moi-même. Bon, j’étais toujours la réalisatrice, en revanche, ma responsabilité et mon stress venaient de se déplacer sur notre nouvelle équipe. Avec Pascal et David, nous étions les producteurs et aussi les maîtres du temps : à distribuer du temps supplémentaire aux uns, à en enlever aux autres.

Quand on prend du retard et que l’on est trois, on n’a pas le temps de s’excuser, on avance. Quand on est dix, professionnels mais bénévoles, c’est une toute autre dynamique.

Ce n’était pas plus facile, mais quel tournage !

On l’a fait. Encore une fois.
Et pas à moitié.

Grâce au talent de nos trois comédiens, à la lumière, au cadre, au soin mis dans chaque accessoire, au travail minutieux sur les maquillages, la coiffure et les effets visuels… les épisodes ont pris forme.
Ce qu’on avait sur le papier est désormais en boîte.
C’est fidèle aux intentions. Parfois même au-delà de ce que j’en ai rêvé.

Et puis, en fin de journée, il a neigé.
Une fausse neige, en studio, faite avec les moyens d’une production indépendante. Mais c’était notre petit miracle de juin. Dans le cadre, ça marchait. Hors champ, on riait comme des gamins.
Et moi, j’ai su qu’on tenait nos épisodes. Cette journée s’est transformée en journée magique.

Vivement la suite ! Et devinez quoi ? Elle arrive très bientôt… parce que le 2 juillet, c’est au tour des sorciers de faire leur show !

A suivre….

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Retrouvez tous les projets que je développe avec Pascal et David sur le hub Pam&louche Galaxy.

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