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CREATIVITE,  INSPIRATION

7 Raisons de binge-watcher Silicon Valley, la meilleure série sur la Big Tech

En toute objectivité, enfin presque, je vais vous donner les 7 raisons pour lesquelles j’ai aimé Silicon Valley, la meilleure série sur la Big Tech et pourquoi vous devez ABSOLUMENT la regarder.

Si vous voulez comprendre la Silicon Valley, regardez “Silicon Valley”.

Bill Gates

J’ai découvert la série de Mike Judge et Alec Berg, il y a quelques semaines, alors que la série elle-même était officiellement terminée depuis décembre 2019. 53 épisodes d’environ 30 minutes, répartis en 6 saisons.

Silicon Valley raconte l’histoire d’un développeur, brillant mais franchement autiste en matière de management, qui se lance avec 4 autres geeks dans l’aventure d’une petite startup internet appelée Pied Piper. La série se passe à Palo Alto, dans la Silicon Valley, là où cohabitent programmeurs et investisseurs de Venture Capital (VC), prêts au pire comme au meilleur de l’internet.

L'équipe de Pied piper de la HBO série Silicon Valley entre dans ses nouveaux bureaux
Silicon Valley/HBO capture d’écran

1. Silicon Valley ? Pas besoin d’être “codeur” pour s’y retrouver

Je vous le jure je n’ai jamais codé la moindre ligne de ma vie et pourtant je me suis prise au jeu. Bien sûr vous aurez droit à des blagues de codeurs, vous aurez aussi des tableaux blancs remplis de formules mathématiques… Mais rassurez-vous, rien de bien grave. Rien qui puisse vous empêcher de suivre les rebondissements de l’histoire de Pied Piper, cette start-up née dans un incubateur, au fond d’un “garage” (en l’occurence, là c’est plutôt un salon, mais peu importe).

Oui, parce qu’après tout l’histoire tient moins de la commercialisation d’un algorithme de compression que des Ascensions et Chutes multiples (RiseS and fallS) de quatre geeks pas vraiment faits pour le monde de l’entreprenariat. Algorithme de compression ? Allez ! Oubliez ce gros mot, vous allez quand même adorer Silicon Valley.

Silicon Valley/HBO capture d’écran. S01E04

Juste une toute petite condition requise toutefois : avoir entendu parler d’internet, Microsoft, Apple, Amazon, Facebook. Bref, être un tant soit peu sorti sur la toile ces dernières années. Vous connaissez ? alors, ça roule !

2. C’est une parodie et c’est très drôle.

La série se moque ouvertement du milieu de la Silicon Valley. Tous ceux qui gravitent de près ou de loin autour des “Big five” (les Géants du web : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) se font tailler un costard. Les développeurs, les banquiers, les avocats, les start-uppeurs, et même les Big five, tous y ont droit. Pour qui s’intéresse un minimum à l’actualité de notre monde d’aujourd’hui, il/elle reconnaîtra les différents archétypes de ce microcosme, que les créateurs ont pris soin de mâtiner d’une sérieuse touche de parodie.

The Hooli offices in Silicon Valley. Photograph: HBO/Sky TV
Les bureaux de Hooli à Silicon Valley. Photographie: HBO/Sky TV

Ainsi, le principal concurrent de la jeune startup est une société web, appelé Hooli, une sorte de copie de Facebook, dirigée par un Gavin Belson, ambitieux et détestable. Le jeune développeur Richard Hendricks, à la tête de Pied Piper, quant à lui a des faux airs de Mark Zuckerberg (Facebook) avec ces bouclettes et son teint pâle. Mais en terme de personnalité, il semble bien plus proche d’un Steve Wosniak, très bon codeur mais peu à l’aise socialement ou d’un Steve Jobs à ses débuts, aux crises d’angoisse inmaîtrisables (les 2 co-fondateurs d’Apple).

Thomas Middleditch, Richard Hendricks dans Silicon Valley. (HBO)

C’est drôle, c’est grinçant parfois et c’est aussi très bien observé. Bref, c’est fait avec beaucoup de talent. Pas surprenant, lorsque l’on sait que les scénaristes de Silicon Valley n’en sont pas à leur premier méfait. Les membres de l’équipe ont oeuvré pour Beavies & Butt-head, Seinfeld, The Office…

Gavin Belson observe par la fenêtre de son bureau les échanges entre groupes de programmeurs, dans la cour de Hooli
Silicon Valley/HBO capture d’écran, S01EP01

On se croirait dans un documentaire animalier !

La série est clairement une satire du milieu. Les choses sont exagérées, mais pour que cela marche, il faut un grand fonds de vérité.

3. Silicon Valley ? Parodique, oui, mais sacrément bien documenté.

En 1987, Mike Judge (le co-créateur de la série) fait un très court passage (3 mois) en tant qu’ingénieur dans une startup de la Silicon Valley, Parallax, et c’est ainsi que tout a commencé. Cette expérience ratée l’aurait inspiré dans la création de Silicon Valley, c’est certain.

Mais ce n’est pas tout. Et c’est là une grande force de cette série. Pour chaque saison, les scénaristes de la série vont interviewer des experts de la vraie Silicon Valley. Steve Jobs, lui-même, s’est prêté au jeu, pour la saison 5. Ils font un énorme travail de documentation, d’observation. Ils récoltent des anecdotes de la tech et s’en servent avec talent. Et ça se sent. ça sent le documentaire, mais avec un twist parodique qui fait que l’anecdote s’intègre habilement à l’arche de la série.

Les 5 geek autour d'un ordinateur dans leur salon. Angoisse palpable
Amanda Crew, Thomas Middleditch, Martin Starr, T.J. Miller, Kumail Nanjiani et Zach Woods, casting de Silicon Valley, la serie HBO. John P. Fleenor/HBO

On nous donne la paternité de beaucoup de choses dans ce qui se passe dans Silicon Valley, alors que pour nombre d’entre elles, nous ne les avons pas inventées.(…) Quand les histoires drôles sont vraies, elles sont bien plus drôles, justement parce qu’on ne les as pas inventées et qu’elles se sont réellement passées” .

Alec Berg, co-créateur de Silicon Valley, interview de Donna Miller .
une toute petite voiture s'arrête devant l'entrée de lh^tel où a lieu la conférence tech
Silicon Valley/HBO capture d’écran, S01EP01.

Et, c’est d’ailleurs le cas pour la mini-voiture du milliardaire de la tech, Peter Gregory que l’on voit dans le pilote de la série. Les créateurs cherchaient une voiture de nerd aussi High tech qu’excentrique et ils l’ont trouvée. Tout existe à Silicon Valley pour qui sait chercher. Après tout, c’est bien l’endroit où tous les concepts les plus fantasmagoriques peuvent être construits, sans peur du ridicule.

4. Une structure scénaristique apparemment simple

Une avalanche de problèmes et un groupe qui se démène pour les solutionner, tout en se battant contre ses propres démons. Je n’en raconterai pas plus pour éviter de spoiler. Cette structure apparemment simple pourrait être perçue comme un point faible pour certains, mais en réalité, elle donne une place de choix à l’improvisation et à l’humour et ressort comme un vrai point fort (enfin c’est mon analyse).

On sent que le plan peut foirer, va foirer, mais on espère qu’ils vont réussir à se rattraper aux branches. La seule chose c’est que l’on ne sait pas à quel point ils vont le foirer, ni à quelle branche ni qui va se rattraper. Et dans tout ça, la parodie n’est jamais bien loin de la vérité.

Dans une interview, Alec Berg compare la façon d’écrire de Mike Judge à du free Jazz.

“oui, c’est un peu du free jazz. Vous savez que ça marche, une fois que vous l’entendez. Vous jouez certaines notes, mais elles ne vont pas ensemble, alors vous les changez jusqu’à ce que ça sonne bien. Et là vous vous dites, c’est ok c’est le bon son. Pour la série, c’était à peu près la même idée.”

Alec Berg.

Personnellement, j’aime assez ce côté improvisé dans un cadre et vous ?

Mike Judge, à gauche et  Alec Berg, les producteurs executifs de la serie HBO  comedy “Silicon Valley.” (Mel Melcon / Los Angeles Times)
Mike Judge, à gauche et Alec Berg, créateurs et producteurs exécutifs de la série HBO “Silicon Valley.” (Mel Melcon / Los Angeles Times)

De ce que j’ai pu lire, ils ont volontairement évité de prédéfinir une arche pour l’ensemble de la série, rien d’écrit, mis à part des idées, des mots clés, des anecdotes. Et chaque semaine, avec un ou deux scénaristes désignés par épisode ,ils travaillaient sur la structure, les rebondissements, les blagues.

5. Des dialogues et des scènes destinés à devenir cultes

Irrévérencieux souvent, drôles toujours.

Oh ! Rassurez-vous, je ne vous dévoilerai qu’une seule scène, que j’utilise systématiquement aujourd’hui quand je veux faire référence à quelqu’un qui n’est pas aussi riche qu’il aurait pu l’être. C’est une scène où l’on retrouve Richard Hendricks avec l’un de ses investisseurs milliardaires, Russ Hanneman (Dimitri Diamantopoulos), qui associe sa richesse au type de voitures qu’il peut se payer… en fonction de comment leurs portières s’ouvrent.

Silicon Valley/HBO capture d’écran. S01E04

6. Dans Silicon Valley, les femmes sont peu nombreuses, mais avec un sacré caractère.

Laurie Bream, investisseure en Venture Capital et Monica Hall qui devient un temps son associée sont les deux personnages féminins récurrents de Silicon Valley. Elles ne laissent personne indifférent, non par leur physique, mais bien parce qu’elles sont toutes deux professionnellement brillantes.

La première, détachée de toutes émotions, aux actions chirurgicales implacables, inspire la crainte à juste titre. Tandis que la seconde, efficace, experte dans l’analyse du business de la BiG TECH, inspire le respect.

Silicon Valley/HBO capture d’écran. S02E02

Le casting de la série est certes en majorité masculin, mais comme l’est après tout l’univers réel de la Silicon Valley. D’autant plus dans la partie investisseur, où les femmes représentent à peine 7 à 8%. Mais au final ne vaut-il pas mieux quelques personnages féminins charismatiques, plutôt que plus nombreux mais inodores et sans saveurs ? Ma réponse est toute trouvée.

7. Une série – avec des Buddies très attachants

Ils ne sont pas tous geeks, pas tous gentils, pas toujours facile à comprendre, mais à un moment ou à un autre, ils finissent par être attachants. On a peur pour eux, on se réjouit de leurs réussites et on désespère de leurs plans foireux. Ils peuvent être brillants et parfois franchement borderline. Et c’est sans doute ce qui les rend d’autant plus intéressants.

les 5 comédiens de Silicon Valley dans le salon qui leur sert de bureau
De gauche à droite : Dinesh Chugtai, Bertram Gilfoyle, Richard Hendricks, Donald “Jared” Dun, Erlich Bachman

Après 6 saisons, dur de se séparer de ce gang de geeks. Mais quelle surprise quand en regardant linkedin, je découvre qu’ils ont chacun un compte. Un clin d’oeil bien sympathique à l’esprit buddy et grand gamin de la série. Et qui sait ? peut être que quelqu’un osera leur proposer un nouveau Job ?

En conclusion, Silicon Valley s’impose comme une parodie brillante, alliant humour et réalisme documenté, incontournable pour tous les amateurs de comédie ! Belle inspiration ! Si vous souhaitez la voir, c’est par ici sur HBO

Un commentaire

  • David

    Un super article qui donne envie de découvrir la série, tout en permettant d’en savoir plus sur sa mécanique et ses scréateurs. Merci pour toutes ces infos intéressantes.

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